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GAGNER DU FRIC !

Comme son titre ne l'indique pas, ceci est un blog littéraire.

Nos amours

 

 

Nous étions allongés l'un contre l'autre dans le lit

 

Je m'enveloppais dans la chaleur de ton corps derrière moi

 

Ma main s'est glissée vers la tienne, elle s'y est installée et l'a doucement tirée vers mon ventre

 

J'ai emmêlé mes doigts avec mon amour dans les tiens.

 

Puis j'ai bougé.

 

Mon enveloppe extérieure est restée immobile.

 

Un observateur indiscret n'eût vu en nous que deux gisants en leur sommeil.

 

Mon intérieur a bougé.

 

J'ai serré.

 

J'ai entendu ton cri léger, ta surprise.

 

Puis j'ai détendu mon intimité, qui a relâché la partie de toi qui était en moi

 

Et l'a laissée flotter.

 

Mes doigts aimaient les tiens, emmêlés.

 

J'entendais ton silence, qui m'interrogeait,

 

"Comment fais-tu ça ?"

 

Je n'ai pas répondu. Je laissais cette partie de toi comme flotter au creux de moi, paisiblement.

 

Sans te prévenir j'ai serré à nouveau. Plus fort.

 

Mes doigts aimaient tes doigts. J'aimais ton cri.

 

Je t'ai relâché.

 

J'entendais ton attente.

 

J'aimais ton cri, ta surprise.

 

Puis je t'ai serré à nouveau. D'en bas.

 

Je t'ai relâché.

 

J'ai serré à nouveau, juste un peu plus haut.

 

Je t'ai relâché.

 

Puis un peu plus haut, je t'ai serré.

 

Relâché encore.

 

Un peu plus haut, très peu.

 

Je me suis ouverte à nouveau, puis serrée, encore un peu plus haut.

 

Tandis que je remontais ainsi le long de toi, j'entendais en tes gémissements la surprise et l'étonnement, la joie, ce plaisir encore inconnu de toi, un peu de peur aussi

 

Pour conjurer la peur mes doigts ont serré les tiens, très fort, avec toute la force de mon amour,

 

Et pas un instant mes doigts n'abandonneraient les tiens.

 

Je t'ai parcouru ainsi, lentement, de haut en bas, sans que ne bouge l'enveloppe extérieure de mon corps,

 

Et tu n'as pas bougé, toi non plus, dans l'attente de chaque nouvelle sensation, de chaque pulsation

 

Quand ma pulsation a atteint la douceur de ton sommet, tu as gémi, plus fort,

 

Et j'ai serré, serré, longtemps.

 

Jusqu'à entendre ton souffle s'épuiser.

 

Et je t'ai relâché, très peu de temps,

 

Très peu de temps car je ne voulais pas réveiller en toi la peur

 

Peur que je t'abandonne, mais mes doigts, leur amour, ne quittaient pas les tiens

 

Juste assez de temps pour que tu te sentes niché dans mon creux ouvert à toi

 

Que la sensation en toi s'épanouisse

 

Et – aussi – pour que ton souffle éperdu puisse retrouver son calme tranquille

 

Et j'ai recommencé.

 

Deux fois

 

Trois fois

 

Mon intimité t'aimait. Je t'aimais.

 

Alors j'ai attendu un peu pour entendre dans ton silence que la peur t'avait pour toujours quitté.

 

J'ai entendu ta confiance.

 

Et j'ai vraiment commencé.

 

D'en bas je suis repartie,

 

Mais je ne t'ai plus relâché

 

C'était, cette fois, une ondulation

 

Que j'ai fait remonter, très lentement, ou plus vite,

 

Puis ralentissant, plus lente encore

 

Infiniment lente.

 

Le long de ta partie qui était en moi,

 

Mais sans plus te quitter.

 

Je me sentais t'entourant

 

Avec force en un anneau mouvant

 

Je t'embrassais ainsi

 

Nous nous embrassions

 

J'étais lente, très lente

 

Et tu savourais l'attente

 

Arrivée en ton sommet, l'endroit de toi le plus doux en moi,

 

J'ai serré, ondulé, doucement, lentement,

 

De bas en haut, de haut en bas, puis je recommençais,

 

Vive puis infiniment lente

 

Je t'aimais

 

Mon corps t'aimait, nous nous aimions.

 

Je ne te quittais plus, je revenais ondulante

 

Sans qu'une parcelle de mon enveloppe extérieure ne bouge

 

Revenant en un instant tout en bas, puis je remontais, sans fin,

 

D'une lenteur infinie,

 

Puis soudain

 

Mon corps a lâché bride

 

Je ne savais plus où ni comment

 

J'ondulais

 

Autour de toi

 

Des bulles naissaient de nos ondulations

 

Roses, bleues, éclataient en moi

 

Serrée autour d'une partie de toi je ne savais plus laquelle

 

Eclataient, éclataient

 

En moi et autour de nous

 

Etait-ce moi ou ton hurlement que j'entendais ?

 

Etait-ce moi ou toi en moi qui ondulais ?

 

Je hurlais ou était-ce toi ce chant

 

Cette note perçante qui déchirait ma gorge

 

Cette volupté qui hurlait ton nom

 

Ou le mien ?

 

Je hurlais, je t'aimais je t'aimais tu m'aimais

 

Longtemps, longtemps notre chant a duré

 

Longtemps, longtemps notre extase nous a transportés

 

Ensemble vers des rivages dorés,

 

Des horizons infinis,

 

Nous nous aimions et j'emmêlais mes doigts dans les tiens.

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